Violette LEDUC (911)

 

Violette Leduc

07/04/1907 – 28/05/1972

Née en 1907 à Arras (Pas-de-Calais), Violette Leduc passe la plus grande partie de son enfance à Valenciennes, entre sa mère et sa grand-mère, « Fidéline ». Elle connaît l’internat, le lycée à Valenciennes, puis à Paris. Quand il s’agit de prendre un métier, elle choisit de travailler dans l’édition.
L’écrivain Maurice Sachs lui révèle qu’elle peut écrire. Ses récits, de l’Affamée (1946) à Trésors à prendre (1960), s’inspirent tous de sa propre vie, mais c’est son sixième livre La Bâtarde (1964), plus franchement autobiographique, qui l’a fait connaître du grand public.

 

   

 

2566                                             La bâtarde

« Une femme descend au plus secret de soi, et elle raconte avec une sincérité intrépide, comme s’il n’y avait personne pour l’écouter. » Rien ne résume mieux le récit de Violette Leduc que cette phrase empruntée à la préface où Simone de Beauvoir présente l’auteur et son oeuvre. Car La Bâtarde est une autobiographie sans fard et sans remords, une « tranche de vie » de trente années taillée dans le siècle de telle sorte que les deux dernières guerres y sont englobées. Trente ans qui font de l’enfant illégitime un auteur capable de retenir l’attention de grands écrivains contemporains. L’éveil â la vie que raconte Violette Leduc, c’est aussi l’éveil d’une vocation littéraire – un apprentissage qui aboutit à pratiquer l’art d’écrire les sensations glanées au cours d’une marche toujours solitaire bien qu’il y ait eu une Isabelle, une Hermine, un Gabriel pour faire avec elle un bout de la route, et aussi un ange : Fidéline, pour mettre en toile de fond à cette histoire brûlante un peu de ciel bleu découpé dans leur tablier.

3232                                              Ravages

Si tant de papillons se brûlent les ailes, c’est que leur nature les oblige à vivre sans parents qui les fassent profiter de leur expérience comme cela se passe chez les humains. Ceux-ci semblent donc favorisés à première vue mais, en y regardant mieux, le privilège risque d’être ambigu. Ainsi en est-il pour Thérèse
sa mère lui a inculqué dès l’enfance la notion que les hommes étaient aux femmes ce qu’est la flamme pour les papillons, un danger, puis elle s’est mariée. L’univers de Thérèse, centré sur elle, sur ses leçons, a basculé. A quoi, à qui se raccrocher ?
Isabelle, puis maintenant Cécile lui enseignent et lui offrent un certain bonheur, mais saurait-elle vivre heureuse cette jeune femme hantée par la: peur qu’on la quitte ? Il y a de tout – un obscur désir de revanche, un élan naturel, un besoin de paix et une crainte constante – dans le cheminement qui la conduit vers Marc, vers le mariage et le gâchis qui lui succède. Ces ravages racontés avec une passion lucide n’ont de fictif que les noms des personnages, ou plutôt des personnes puisqu’il s’agit d’un épisode dont on retrouve la genèse dans La Bâtarde, le récit autobiographique de Violette Leduc déjà paru au Livre de Poche.

 

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