David Herbert LAWRENCE (883)

 

David Herbert Lawrence

1885 – 1930

Le romancier anglais David Herbert Lawrence est né en 1885 à Eastwood, dans le comté de Nottingham (Angleterre), de parents issus de milieux différents : lui un mineur, elle une bourgeoise intel-lectuelle dont l’affection se reportera sur D.H., leur fils cadet. Le premier roman de Lawrence : Le Paon blanc (1911) et son troi-sième: Amants et fils (1913) portent la marque des conflits que peut faire naître pareille situation. Lawrence est instituteur quand il rencontre en 1912 Frieda von Richthofen, mariée au professeur Ernest Weekley. Elle divorce et ils se marient en 1914. Après la guerre passée en Angleterre, le couple reprend la série de voyages commencée en 1913 en Allema-gne et en Italie. Ils visiteront le Nouveau-Mexique, l’Inde l’Austra-lie – qui lui inspire Kangourou (1923), la Nouvelle-Zélande, Tahiti, les Etats-Unis et le Mexique où il puise dans les croyances indien-nes l’inspiration du Serpent à plumes (1926). La maladie (il est tuberculeux) le ramène en Europe où il change sans cesse d’endroit. Il meurt à Vence en 1930 et Frieda le fera inhumer à Taos, au Nouveau-Mexique. En 1928 a paru L’Amant de Lady Chatterley (troisième et dernière version), mais il avait écrit auparavant six ou sept autres romans et on lui doit des récits de voyage, des articles de critique, de très nombreuses nouvelles (dont L’Homme et la poupée), des pièces de théâtre, des poèmes et une importante correspondance réunie par Aldous Huxley.

 

           

 

 

 

62                                                 L’amant de Lady Chatterley

"Elle ouvrit la porte et regarda la pluie drue et lourde, semblable à un rideau d’acier, et elle eut soudain envie de se jeter dans la pluie, de sortir, de fuir. Elle se leva, et se mit vivement à retirer ses bas, puis sa robe et ses dessous. II retint son souffle. Ses seins effilés et aigus d’animal pointaient et bougeaient à chacun de ses mouvements. Elle avait une couleur d’ivoire dans la lumière un peu verte. Elle remit ses chaussures de caoutchouc et s’élança dehors avec un petit rire sauvage, et les seins présentés à la lourde pluie, les bras écartés, elle se mit à courir de-ci de-là, indistincte dans la pluie, exécutant les mouvements de danse rythmique qu’elle avait appris il y avait si longtemps à Dresde. C’était une étrange silhouette pâle qui s’élevait et retombait, se penchant en sorte que la pluie venait frapper en reflets luisants les hanches pleines, se redressant et s’avançant, le ventre en avant, à travers la pluie, puis s’inclinant de nouveau en sorte que seuls ses fesses et ses reins, pleinement offerts, se tendaient vers lui en une sorte d’hommage, en un rite sauvage d’obédience."

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