William IRISH

IRISH William

1906 – 1968

Corneil Woolrich, connu aussi sous le pseudonyme de George Hopley (utilisé à partir de 1945) et peut-être mieux encore sous celui de William Irish (adopté dès 1942), est un des maîtres du suspense, sinon même le plus grand des créateurs de ces récits fascinants parce que bâtis, selon la définition d’Anthon Boucher – autre orfèvre en la matière -, sur le choc provoqué par un soudain bouleversement du quotidien chez des personnages qui ont une réelle épaisseur humaine.

Né à New York (Etats-Unis) en 1906, William Irish dit avoir eu une enfance plus mouvementée que sa vie d’adulte. Il a en effet suivi dans ses déplacements son père, qui était ingénieur, aux Bahamas, à Cuba et au Mexique où la révolution avait éclaté. Revenu achever ses études à New York, diplômé de l’université Columbia en 1925, il rédige soit premier livre Cover Charge (Couvert compris) et obtient l’année suivante un prix de dix mille dollars pour Les Enfants du Ritz (1927). Ce qui décide de sa carrière: romans et nouvelles (de The Bride wore black, La Mariée était en Noir 1940, à Hotel Room, Chambre d’hôtel, 1958) se succèdent alors à un rythme rapide et régulier. Certaines nouvelles seront remaniées oit développées sous forme de roman. Beaucoup ont été adaptées pour l’écran,
En 1949, un Edgar, prix de l’Association des Mystery Writers of Anierica, couronne « l’excellence constante » de sa production et, en 1950, le film The Window (sorti en France sous le titre Fenêtre sur cour), tiré de Fire Escape (Une Incroyable Histoire), est jugé le meilleur filin policier de l’année. En France, le recueil Un Pied dans la tombe a reçu le prix de littérature policière en 1953.
William Irish est mort à New York en 1968.
A l’exception de son ouvrage La Mariée était en noir, légué à M. Hal Bartlett, il a fait don de la totalité de ses biens à la Columbia University de New York.

 

                       

6151                                     Alibi noir"

Dans l’atmosphère chaude et lourde d’une petite ville du Panama, la mort rôde…
Une mort singulière qui pour la circonstance a revêtu l’apparence d’un jaguar que l’on croyait apprivoisé mais qui s’est échappé, au grand dam de sa jolie propriétaire, la chanteuse de music-hall Kiki Walker.
La chasse à l’animal s’engage donc au milieu d’une population terrifiée. Population qui craint surtout pour ses femmes et ses filles les plus ravissantes, car, étonnamment, l’animal en folie semble s’attaquer avec une prédilection particulière, et beaucoup de sauvagerie, aux représentantes du sexe faible.
Chasse à l’animal donc, mais qui n’ira pas sans révélations surprenantes !
Maître incontesté du suspense, William Irish a campé ici dans un décor étouffant une de ses plus magistrales intrigues.

4841                            Divorce à l’américaine"

Le scénario organisé par son avocat et celui de sa femme écoeure Duane mais, l’adultère étant le seul motif de divorce admis à New York, il a accepté de se laisser surprendre dans un hôtel en compa-gnie d’une inconnue. Il en sortira menacé d’une inculpation pour meurtre.
Les affres de ce brave homme pris au piège du sordide puis du tragique de la vie font tout l’attrait et le suspense de Divorce à l’américaine, la première des six nouvelles contenues dans ce recueil auquel elle donne son titre.
C’est par honnêteté aussi et à cause d’un bouquet de roses de trop que Dick Walsh devient un détective amateur et se lance dans une enquête où l’humour ne le cède à la gravité qu’à l’instant du dénouement.
Un humeur franc, bien différent de l’humour amer qui s’exhale soudain à la fin de Lorsque l’amour s’en va.
William Irish a le double talent de tisser des intrigues ingénieuses et d’y impliquer des gens qui ont la densité du réel même quand ils sont victimes de l’inexplicable comme le milliardaire promis à mourir Dans la gueule du lion, des gens soumis à la fatalité, celle des étoiles ou celle de la justice qui arme de patience et d’astuce les policiers jusqu’à ce qu’ils découvrent la preuve cherchée – Une seule goutte de sang, par exemple. Car il n’y a pas de crime parfait, ainsi que le démontre Il ne faut qu’un instant pour mourir, mais il y a de parfaits créateurs de suspense et Irish en est un.

7475                                   Du crépuscule à l’aube"

Le hasard fait souvent mal les choses. Bien des accusés le sont à tort et bien des meurtres n’ont pas été voulus. Dans ce recueil, William Irish a le sens des coïncidences qui mènent .à la mort. Mort soupçonnée comme dans Meurtre au snack et L’Inspecteur n’aime pas se presser, mort camouflée en vie dans Danse macabre. Ces nouvelles ont pour décor l’hôtel minable, le dancing populaire, l’arrière-salle du commissariat. Pour époque, les années noires. Pour thème, l’amour, le malheureux traqué par des puissances qui lui échappent.
La première nouvelle, Du crépuscule à l’aube, qui donne son titre au recueil, nous en apprend davantage sur l’angoisse des années 30 que des volumes entiers d’histoire sociale. Celle intitulée Danse macabre est la vision fantastique d’une réalité sordide. Dans L’Inspecteur n’aime pas se presser, le temps s’écoule par fraction de seconde, faisant croître le suspense à son paroxysme. Désespérance, extrême solitude et quelques lueurs de tendresse humaine, telle est l’atmosphère des nouvelles d’Irish qui eut le don de transformer ses années de misère morale, son enfer personnel, en une oeuvre littéraire bouleversante
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1376                                       La sirène du Mississipi"

— Adresse ta prière à Dieu, ma chérie… pas à moi, dit-il faiblement. Je te veux telle que tu es. Même au prix de ma vie, je ne te voudrais pas différente. Je ne veux pas d’une bonne, d’une digne épouse. Je ne veux que ma Bonny… ma Bonny égoïste et frivole… C’est toi que j’aime, j’aime en toi le meilleur et le pire, et non les vertus que devrait avoir une femme, à ce qu’on dit. Sois brave et vaillante dans l’épreuve, et ne va pas changer… jamais. Car je t’aime telle que je te connais, et si Dieu est capable d’amour, il doit pouvoir comprendre.

7487                        La toile de l’araignée"

Comme le souligne François Truf faut dans la préface de cet ouvrage, « Irish est moins un romancier de la Série noire qu’un écrivain de la Série blême, c’est-à-dire un artiste de la peur. On rencontre peu de gangsters dans ses livres, ou alors ils occupent l’arrière-plan de l’intrigue, généralement centrée sur un homme ou une femme ordinaire à qui il arrive quelque chose d’extraordinaire. L’amour tient une grande place dans les histoires d’Irish, un amour total et exclusif, irremplaçable lorsqu’il est brisé. Héros et héroïne, le personnage principal d’un roman de William Irish est le plus souvent un être têtu, idéaliste, animé par une idée fixe. »
Les six nouvelles qui forment La Toile de l’araignée sont typiques du talent de William Irish, maître de l’angoisse et un des plus grands auteurs de suspense.

6751                        Rendez-vous mortel"

Une baignoire remplie de sang… un amnésique injustement accusé d’un assassinat… une étrange demeure où la mort rôde dans des passages secrets… un détective déguisé en gigolo… le meurtre d’une actrice… un suicide raté… tels sont certains des ingrédients qui composent ce volume de six textes inédits de William Irish,

l’Edgar Poe du XXè siècle.
Considéré par François Truffaut comme « un artiste de la peur », William Irish (1903-1968) a inspiré plusieurs dizaines d’adaptations au cinéma. Il a été tiré de son oeuvre des films aussi célèbres que Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock, La Sirène du
Mississippi, La mariée était en noir ou J’ai épousé une ombre.

5033                                   Tous les coups sont permis"

Rien n’attise plus la haine que la réussite d’un rival. On garde nue dent contre le dentiste… et l’on S’en sert pour monter un affreux traquenard que l’on espère bien fatal. Ou tel Nick Demetrios on paie un homme de main qui se chargera de supprimer le restaurateur concurrent en imaginant une histoire de pneu à plat. Ou l’on voue au feu celle qui vous a supplantée sur l’écran comme l’héroïne de Bout d’essai…

C’est compter sans le grain de sable jeté dans les machinations les mieux montées par cet élément indéfinissable qui s’incarne dans un ami fidèle ou un policier astucieux, manifestation peut-être de l’ironie du sort qui admet parfois que tous les coups sont permis, mais seul le résultat compte pour cette force obscure qui se rit des hommes.

Il y a de l’humour noir dans sa façon de conclure drôlement fortiches, ces Américains mais plus de gaieté dans la course de la pomme qui finit sous le pas d’un cheval. L’Idole aux fesses d’argile appartient comme La Honte à un autre registre. Par contre, le destin se fait complice de La Lune de Montezuma et régit la vie d’une autre plus encore que l’argent, cause première de l’épouvante qui règne dans Et soudain plus d’Alice.

Onze nouvelles de « détection » plaisantes ou poignantes mais, toujours diverses et divertissantes.

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